Un changement de paradigme
L’approche circulaire pense les bâtiments en termes de matières premières, déchets et ressources. La durabilité des bâtiments et de ses usages est au centre de la réflexion. L’enjeu est de construire, tout en les utilisant au maximum dans le temps et l’espace ainsi qu’en les recyclant de manière économiquement responsable et surtout en limitant leur impact environnemental. L’approche circulaire concerne toutes les étapes de leur cycle de vie : éco-conception, maîtrise des impacts environnementaux et tri des déchets sur le chantier, réutilisation, réemploi et recyclage des matériaux lors de la déconstruction. Les matériaux biosourcés tels que les structures bois, les isolants de laine de chanvre ou la laine de bois sont aujourd’hui très présents dans les projets immobiliers. On notera particulièrement le bâtiment ‘Monteco’, construit par LeasInvest Real Estate en collaboration avec ION, qui se distingue par la technologie intelligente utilisée et sa construction à ossature bois. C’est d’ailleurs ce bâtiment de la Rue Montoyer que la banque Nagelmackers a choisi, avec l’assistance de BNP Paribas Real Estate, d’installer son nouveau quartier général (1).
[1] Lire le communiqué de presse du 2/07/2021: https://www.realestate.bnpparibas.be/fr/presse/bnp-paribas-real-estate-assiste-la-banque-nagelmackers
Un cercle vertueux
Pour qu’elle soit la plus aboutie possible, la circularité repose sur l’engagement de tous les acteurs de l’acte de construire : maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, fabricants de matériaux, intervenants sur le chantier, professionnels des déchets, etc.
Le property management* contribue aussi à ce cercle vertueux par le réemploi de matériaux de maintenance comme les chaudières, le mobilier, etc. La récupération des composants crée des sources de revenus via leur réutilisation, réemploi ou leur recyclage.
Lire l’article : Le Property Management et la responsabilité environnementale dans les immeubles
The challenges of European construction
Un plan d'actions Européen
Dévoilé en mars 2020 par la Commission européenne (2), il contient des lignes directrices pour le BTP (Bâtiment Travaux Publics) qui seront ensuite déclinées à l’horizon 2021 dans une “stratégie globale pour un environnement bâti durable”. Parmi elles figurent la révision du règlement sur les produits de construction avec la possibilité d’instaurer des exigences concernant la teneur en matières recyclées, l’élaboration de journaux numériques pour les bâtiments, ou encore l’utilisation du cadre d’évaluation Level(s) pour intégrer l’analyse du cycle de vie dans les marchés publics (3).
Le bâtiment circulaire a de beaux jours devant lui à condition de lever certains freins, notamment dans l’organisation des filières de collecte et de recyclage, mais aussi dans l’implication de la maîtrise d’ouvrage.
[2] https://eur-lex.europa.eu/resource.html?uri=cellar:9903b325-6388-11ea-b735-01aa75ed71a1.0013.02/DOC_1&format=PDF
[3] Pages 13 et 14 : https://eur-lex.europa.eu/resource.html?uri=cellar:9903b325-6388-11ea-b735-01aa75ed71a1.0013.02/DOC_1&format=PDF
Les défis du bâtiment Européen
À l’origine d’environ 50% des extractions de matières premières et de plus de 35% de la production totale de déchets, 80% des émissions du bâtiment seraient évitables par une utilisation plus efficace des matières premières.
En effet, le concept d’économie circulaire est au centre de la problématique de la gestion des ressources. Il s’illustre particulièrement pendant la phase de construction ou de rénovation d’un immeuble autour du tri et de la valorisation des déchets de chantier et la réutilisation de matériaux ou de fournitures de bureaux.
Dans le Quartier Nord à Bruxelles, un projet fait figure de porte-étendard de la circularité appliquée à l’immobilier. Sur l’emplacement des tours WTC 1 & 2, c’est le projet multifonctionnel de Befimmo, le « ZIN » s’étendant sur 110.000m², qui prend petit à petit forme. Le développeur belge l’affirme dans un entretien avec La Libre (4), pas moins de 65% des composants des anciennes constructions seront réutilisés. A l’heure actuelle, les seuls vestiges des WTC 1 et 2 sont les cages d’ascenseurs.